jeudi 21 novembre 2024
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Le dialogue national n’est pas suffisant !

La situation économique et sociale semble avoir atteint un seuil intolérable qui annonce un effet dévastateur sur notre pays lequel pourrait se retrouver au bord de l’asphyxie voire de la banqueroute si on n’y prête pas attention et que l’on ne fasse pas montre d’un minimum, du « smig » de « patriotisme ».

Même si nous évitons d’évoquer le patriotisme de crainte d’édulcorer une valeur suprême, il nous parait que ceux qui prétendent en détenir « une portion » doivent agir dans le sens de sauver ce qui peut l’être encore et d’éviter à notre pays et à notre peuple de se noyer dans un abysse insondable.

Le gouvernement Essid est tel un pompier
qui traque le feu et tente d’éteindre l’incendie,
mais ne parvient qu’à en rallumer d’autres…

Sans la moindre vision de l’avenir, le gouvernement de Habib Essid semble « galoper » derrière les problèmes afin d’essayer de les résoudre tel un pompier qui traque le feu et tente d’éteindre l’incendie afin d’éviter qu’il puisse se propager. Or, et malgré toute sa « bonne volonté », il ne parvient qu’à en rallumer d’autres, faute de lucidité et de propositions concrètes.

Il a cherché à satisfaire les uns mais il en a irrité d’autres ! Cette situation est née aussi par la faute de « citoyens » frondeurs qui utilisent tous les moyens pour atteindre leurs objectifs, et, de « travailleurs » dont certaines revendications sont si excessives qu’elles deviennent farfelues et inacceptables sur le fond et sur la forme.

Les prémices de fermeté démontrées dernièrement ont, paradoxalement, calmé les esprits malgré les déclarations de principe clamées par les « victimes » dont les agents publics entrés en grève et qui ont vu leurs salaires « allégés ».

Flou caractéristique

Mais, ceci ne change rien dans la mesure où le flou caractérise encore la démarche gouvernementale dans l’ensemble des domaines, sachant que les mesures annoncées dans la précipitation par certains ministres après l’écoulement des fameux 100 jours n’ont, et n’auront probablement, aucun impact sinon fort limité qui ne résoudra rien du tout !

Aujourd’hui, et devant l’urgence de la situation, que faire ? Doit-on encore attendre et donner une nouvelle chance à ce gouvernement ? Ou bien doit-on le substituer par une autre équipe capable de relever le défi ? Ou bien doit-on seulement procéder à un remaniement ministériel pour dynamiser davantage l’action gouvernementale et améliorer le rendement de certains départements ? Ou bien doit-on adopter une autre démarche ?

Dialogue National Social et Economique

L’idée qui semble faire son chemin à l’heure actuelle se rapporte à l’organisation de ce qu’on veut appeler le Dialogue National Social et Economique, une copie conforme du Dialogue National Politique qui avait accouché de la mise en place de la fameuse feuille de route qui avait permis la tenue d’élections législatives et présidentielles transparentes.

Il est évident que l’appel à un tel dialogue ne peut avoir que des répercussions positives dans la mesure où il assurerait l’association de toutes les composantes de la société civile et des acteurs politiques. Comme il avait eu un effet salvateur auparavant et dans un contexte similaire et tout aussi explosif, peut-être, se dit-on, qu’il aurait les mêmes vertus cette fois-ci encore !

On pourrait être tenté de le croire à condition que les différents partenaires se montrent réellement disposés à y aller sans préjugé aucun et à manifester tout leur engagement à y participer avec sincérité et une véritable volonté de sortir le pays de la crise, et de mettre les jalons pour le relancer sur de nouvelles bases, plus optimistes et porteuses d’espoir. Ces partenaires sont connus.

L’UGTT et ses bases

Il s’agit de l’UGTT dont les bases semblent avoir perdu le sens de la mesure. Si au niveau de la direction centrale, l’on conserve un réalisme et une manière de procéder caractérisés par une certaine forme de sagesse, il n’en est pas de même pour certains syndicats qui font de la surenchère entraînant leurs propres adhérents dans des « combats » d’un autre temps.

A titre d’exemple, nous citons le comportement de certains « syndicalistes » dans les régions, comme ce fut le cas pour le département de la santé après la dernière grève, qui ont malmené les directeurs régionaux lesquels furent agressés verbalement et même séquestrés par des agents en furie. Une reprise en mains de la part de la base par les diverses directions syndicales s’imposent pour redonner toute sa noblesse et sa légitimité au militantisme syndical.

Sur un autre plan, l’UGTT doit pouvoir se recadrer en définissant sa véritable place et sa fonction dans le pays pour se positionner dans ce nouveau paysage politico-syndical né de l’après 14 janvier 2011.

Le jeu dangereux de certains partis politiques

En tant que représentant des patrons, l’UTICA est appelée à mobiliser toutes ses ressources pour contribuer à la relance du pays. Elle est appelée à jouer un rôle initiateur, innovateur et incitateur pour doper les investissements dans les différentes secteurs et dans toutes les régions du pays. Sa vision doit aussi changer pour devenir plus citoyenne et non plus exclusivement économique.

Quant aux partis politiques, ils devraient se montrer beaucoup plus soucieux de l’intérêt général que de leur propre « destin » électoral. Il nous semble, du moins certains d’entre eux, qu’ils sont en train de jouer un jeu dangereux dont ils risquent tous d’en payer les frais un jour si jamais ils n’arrivent pas à prendre en considération l’avenir du pays, et à lui accorder la primordialité absolue.

Mesures « coups de poings »

Mais, et si la tenue d’un tel dialogue est intéressante à plus d’un titre dans la mesure où elle peut aboutir à un consensus économique avec la nécessité de cristalliser des schémas novateurs et de décréter une trêve sociale, il serait tout aussi nécessaire d’enclencher d’urgence des mesures « coups de poings » de nature à insuffler de l’espoir à tous les citoyens.

Car ce dialogue ne doit pas noyer le problème ou retarder des décisions pour sauver les meubles. Ainsi la restauration de la culture et de la discipline au travail, la rationalisation de la gestion des affaires publiques et des affaires économiques sont autant d’options qui n’attendent plus !

Mais, cela exige de la part du gouvernement une démarche claire qui lui permette d’avoir une vue dégagée sur le chemin à suivre. C’est ce qui lui manque le plus actuellement…

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