Par Zouhair BEN JEMAA
Comment peut-on coudre ce qui est déchiré entre les Tunisiens quand on sait combien ça grince dur entre les différentes fractions de la population, quand on sait la perte de confiance chez les citoyens dans la gouvernance de la chose publique ? Et bien il suffirait de déceler la connivence et de l’interpeler, il suffirait de savoir qui tient qui par la barbichette ! Chez notre parti veilleur sur la religion, il y a le soft et le hard, il y a la carotte et le bâton, il y a la répression et le pardon, il y a les aigris rongés par la haine et les bons citoyens sincères, il y a eu le pillage des richesses nationales et sa redistribution, il y a eu le robinet à embauche qui a coulé à flots dans le public pendant que la tuyauterie du secteur privé se rouillait ! Maintenant, on peut aisément comprendre qui détient les clefs du coffre et qui tient qui ; alors, il est peut-être temps d’arrêter les ambigüités ! Devant l’unité, même fragilisée, et la discipline de NAHDHA, nous vivons l’émiettement de NIDA explosé, les fractures se multipliant sur ses ruines. Dans les coulisses, les leaders de ces deux grands partis ont créé une suspecte impression de dissimulations de vérité. La pratique du double langage a discrédité toute la classe politique et tiré le pays vers le bas, le dialogue entre les élites et le peuple s’est dégradé. Il y a une Tunisie silencieuse qui galère, qui stresse, qui n’en peut plus d’attendre, car à chaque crise, le pays s’arrête, l’économie recule, et on perd un temps fou à attendre que les politiques se mettent d’accord. Les moments sont graves, le peuple a l’impression d’être pris en otage. En pleine période de disette budgétaire, les politiques n’ont-ils pas intérêt à associer tous les Tunisiens à leurs projets ? N’ont-ils pas le devoir de montrer l’exemple en se serrant eux-mêmes la ceinture ? Au lieu de cela, nous assistons à une course effrénée vers l’enrichissement rapide ! A-t-on idée d’un gouverneur de banque centrale qui s’est pris le doigt dans le pot de confiture en cherchant à dorer sa retraite la veille de son départ ? Je te tiens, tu me tiens par la barbichette !
Soft Power
Il n’y a de souveraineté que si nous sommes respectés dans le monde, or là nous sommes manipulés par l’étranger ! Manipulés par Washington qui annonce clairement vouloir contrôler et dominer le monde par son système « soft power », qu’elle explique tout bonnement par son expansion grâce à la pratique de la violence et de la contrainte ! Notre déficit commercial avec la seule Turquie atteint le milliard et demi de dinars pour des importations souvent futiles. A présent, nous tremblons à l’idée d’avaler ces cachets trop amers de la banque mondiale, car nous n’avons pas été foutus de mettre la main sur les ressources qui s’évaporent chaque jour dans la fraude fiscale et la contrebande !
Prix Nobel de la Paix
Côté UGTT, prix Nobel de la paix dites-vous, on encourage la lutte des classes et on prétend encourager la fraternité ! On n’accepte aucune réforme qui va à l’encontre de ses intérêts, on est exempt de concours, ainsi que ses descendants, lors des recrutements dans la fonction publique ! On ne veut pas entendre parler de souplesse de travail, d’allongement de l’âge de la retraite, de compétitivité, de rendement. En face de la centrale syndicale, certains patrons pour donner l’exemple et faire bonne figure, mènent un train de vie démesuré, ont un sérieux problème avec les déclarations fiscales et font apparemment la queue au Maroc pour y investir et améliorer leurs fins de mois ! Alors, Syndicat, Etat et Patronat se tiennent par la barbichette !
Corruption : la gangrène du système
Des milices mafieuses impliquées dans divers trafics déploient leurs activités selon des agendas et des alliances aussi mouvantes que le sable du désert. Le volcan du terrorisme continue à nous menacer par sa larve. Mafieux et terroristes réalisent de belles affaires en déversant sur notre économie et sur notre sécurité ignominies et massacres ! Un autre partenariat venimeux se développe entre certains médias et les ripoux en affaires, faisant marcher à plein régime la machine à boules puantes. L’objectif des détenteurs de l’argent sale est de manipuler l’opinion afin de semer la discorde ! Ces mêmes véreux entretiennent des liaisons dangereuses avec les partis politiques, puisque nous avons très peu qui font de la politique, mais beaucoup qui en vivent. Tiens, la campagne sur les drames du secteur de la santé s’est bizarrement tue ? Drôle de démocratie, l’UGTT qui tient tout le monde par la barbichette, a monnayé le départ d’un ministre trop zélé qui a empêché ses barons de bénéficier d’une place de privilégiés. Gageons sur l’imminent départ du médecin militaire nommé à la tête du CHU de SFAX, et l’Etat nous confirmera, si besoin était, qu’il n’a toujours pas la volonté et le courage pour éradiquer la corruption et combattre le laisser aller : le jour de la levée des couvercles des bennes à scandales, il faudra mettre un masque ! Les Patriotes dignes cherchent un Etat désespérément !