jeudi 21 novembre 2024
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Interview : Slim TLATLI

Entre la Tunisie d’avant et la Tunisie d’après le 14 janvier, quel regard portez-vous sur l’état de la nation ?

Un regard mitigé avec des acquis, des régressions et des espoirs déçus ; nous avons su installer un processus démocratique mais avec une transition qui boite en raison des problèmes de sécurité liés à la menace terroriste, et de l’instabilité politique qui fait des dégâts sur le plan économique et social. Une démocratie ne peut réussir que si elle génère une prospérité et un partage équitables des richesses produites, or notre économie est actuellement en panne avec un taux de croissance très faible, et se trouve ainsi incapable de répondre aux immenses défis que le pays doit affronter

Pourquoi Almachrou3, et quelles sont vos ambitions pour ce projet ?

Machrou3 Tounes est venu comme une réponse aux promesses non tenues par les partis politiques, il entend défendre et poursuivre la dynamique de réformes que nos prédécesseurs ont entamées depuis Kheireddine Pacha jusqu’à Bourguiba ; Machrou3 Tounes entend également défendre le choix d’une société moderne, et instaurer en son sein les principes de la République et de la démocratie.

La Tunisie est bien divisée, comment Almachrou3 compte-t- il réussir la cohésion ?

Nous avons été les premiers à appeler à la constitution d’un front républicain autour de 3 principes rassembleurs: couper tout lien entre le religieux et la politique, s’atteler aux principes de la République, et enfin mettre en place une démarche de réconciliation nationale. Nous ne perdons pas espoir, et œuvrons sans relâche à la concrétisation de ces objectifs.

La compétitivité et l’image du tourisme tunisien ont beaucoup chuté, quelles premières grandes mesures suggérez-vous de prendre pour redonner espoir au secteur ?

Je pense qu’il y a lieu d’intervenir en deux temps : d’abord agir vite et à très court terme pour que la Tunisie recolle à ses marchés habituels, puisqu’aujourd’hui, elle court le risque réel de quitter ses marchés ; ensuite de réfléchir à une relance sur la base d’une stratégie de refondation du secteur, stratégie connue, rabâchée depuis des années, mais qui peine à voir le jour.

Comment comptez-vous associer la jeunesse à votre projet pour assurer la passation entre les générations ?

Il va sans dire qu’un parti qui ne se préoccupe pas de la jeunesse de son pays n’a aucun avenir devant lui. Cela doit apparaitre dans ses programmes mais également dans ses pratiques. Machrou3 a fait une place de choix aux jeunes dans sa direction à tous les niveaux : local, régional et national. De plus, notre parti a créé  une « organisation indépendante » : Jeunesse de machrou3 Tounes. Cette organisation est notre courroie ascendante et descendante d’idées et de programmes au sein de notre parti ;  ceci pour mieux comprendre les aspirations de la jeunesse tunisienne, et pour en tenir compte dans nos stratégies. Il ne faut pas perdre de vue que notre jeunesse est d’une efficacité redoutable quand on sait capitaliser sur sa forte conviction et son militantisme sans faille.

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