Par Zouhair BEN JEMAA
1 % de riches possèdent davantage que les 99 % restants de la planète ! 62 personnes possèdent les mêmes richesses que trois milliards et demi d’êtres humains ; si on demandait à ces privilégiés d’investir 10 % de leurs richesses dans les pays pauvres, le monde se porterait bien mieux. Mais c’est sans compter sur l’égoïsme de l’être humain, surtout que tous les riches ne pourraient pas prétendre avoir gagné leur argent à la sueur de leur front puisque bon nombre d’entre eux ont amassé des fortunes colossales, qui en trahissant leurs pays, qui en corrompant, qui en dormant pendant que leurs gisements crachent de l’énergie ! Nous avons parmi nos élites des loups et des renards qui agissent exclusivement pour leurs intérêts personnels, et pour qui, les mots solidarité et patrie ne veulent rien dire ; nous avons également des poules mouillées qui n’ont pas le courage de dénoncer les magouilles dans leurs entourages ! Les mauvais exemples nous viennent de tout en haut, tels ces cupides qui pour échapper à la justice, ont reconquis ou acheté une immunité ; tel cet ancien président de la république qui a les plus grands privilèges aux frais des contribuables, et qui, malgré qu’il n’ait été élu qu’avec sept mille voix, agit tel un lion blessé qui veut mordre à tout prix !
Notre pays est pris en otage par des lobbies qui n’accepteront jamais un plan de développement contraire à leurs intérêts, même s’il sert ceux du pays. Le problème c’est que les privilégiés détenteurs de capitaux privilégient les rentabilités maximales et rapides des marchés des actionnaires à celles de l’investissement qui prône la création d’emplois et la recherche-développement, même si leur pays est menacé de faillite. Ces égoïstes ne sentent pas la menace qui, tel un tsunami le jour de la révolte, ne distinguera pas entre pauvres et riches ! Pendant combien de temps encore les pauvres et les chômeurs accepteront de rester au bord de la route ? Nous sommes en train de reculer, et reculer ne pourra nous mener qu’à nous retrouver le dos au mur. Cherchez dans tous les problèmes qui plombent notre économie dans l’impasse, et vous trouverez toujours qu’une poignée de personnes défendent becs et ongles leurs privilèges et leurs intérêts personnels au détriment d’une institution ou d’une région quand ce n’est pas du pays tout entier. Au niveau de l’Etat, ceux qui s’accrochent à leurs fauteuils réalisent que les douceurs que leurs apportent leurs fonctions sont plus fortes que le devoir de servir la bonne cause et servir l’intérêt national ! Le corporatisme bat son plein, et chacun cherche par tous les moyens une dispense pour ne pas payer sa part de contribution dans les ressources de la nation ! Ne sommes-nous pas menacés de toute part ? Ne sommes-nous pas en guerre contre la pauvreté, contre le terrorisme, contre la gabegie ?
Chateaubriand disait ceci des terroristes : «Il n’y a rien de plus servile, de plus méprisable, de plus lâche, de plus borné qu’un terroriste ». Et chez nous, on veut permettre à ces lâches, à ces bornés de retourner au bercail comme si de rien n’était ! Pour ces sujets graves, aucun gouvernement n’a la légitimité de décider sans débattre avec la société civile, sinon à quoi bon toutes ces tartines sur la démocratie et sur la bonne gouvernance ? Nous règlerons bien des problèmes en osant dire des choses entre nous ! Personne ne peut décrire la tournure imprévisible que peut prendre un tel égoïsme, ce qui est certain c’est que l’on se dirige vers un gâchis que nous allons tous payer très cher. Notre jeunesse vacille entre une énorme attente et un profond désespoir, le jour où elle déferlera comme elle l’a fait un certain 14 janvier, les égoïstes se terreront dans leurs trous et leurs fortunes ne leurs permettront plus de jouir de leurs privilèges ! Observez les ex- barons de la magouille de l’ancien régime, malgré les milliards qu’ils ont planqués dans les paradis fiscaux, ils n’arrivent pas à trouver la paix et le bonheur dans leurs bases arrières, rien ne vaut chez soi, rien ne vaut l’odeur de la Patrie ! Tous ceux qui ont cru avoir chassé un régime corrompu et dictateur commencent à déchanter, ils s’impatientent devant les sujets qui fâchent, et pour lesquels ils ne voient pas de solutions pointer à l’horizon. Notre modèle social grelote, et l’espoir pourrait venir de l’UGTT qui, une fois débarrassée de ses interférences électorales, pourrait enfin se remettre à jouer son rôle historique de force patriote, intègre, et unioniste autour de la seule justice sociale !