Par Zouhair BEN JEMAA
Quand on se proclame du peuple, on doit vivre comme le peuple ! Quand on voit le train de vie de certains hommes dits de gauche, quand on sait qu’ils n’ont jamais occupé un poste de responsabilité de leur vie, quand on les entend tambouriner du matin au soir qu’ils représentent l’opposition, on a pitié de notre Tunisie ! Les populistes attisent les peurs, et ne proposent rien pour résoudre les problèmes. Les vrais ennemis de la liberté sont la démagogie et le fanatisme religieux, et nous y sommes en plein. Quand on entend le parti AFEK s’indigner du rapprochement entre NIDA et NAHDHA, alors qu’il est leur partenaire depuis plus de deux ans, on sent le cramé, la campagne des municipales devant passer par là ! Au moment où chacun mesure à quel point la tâche du dynamique chef du gouvernement est âpre, on sent du dégoût de constater que les partis qui forment sa coalition s’activent en sous main pour défendre les bandits et les corrompus ! Pendant que la pauvreté s’envole, pendant que la Tunisie qui se lève tôt vit dans des conditions inhumaines et se sent oubliée sur le bord de la chaussée, l’UGTT se préoccupe de la programmation de Michel BOUJENAH à Carthage, défend une poignée de corrompus qui, pour éviter le coût de la décontamination de la SIAPE, continuent de mentir et de mener en bateau plus d’un million d’habitants étouffés dans leur présent et pour leur avenir ! Mais c’est de ces démunis en souffrance que l’UGTT devrait s’occuper ! Pendant que les pays civilisés s’interdisent tout forage de gaz de schiste, notre ministre ultralibéral de l’écologie balise le chemin pour ce business destructeur, et au diable les générations futures ! Pendant que nos hôpitaux manquent de tout, pendant que près de deux millions de nos concitoyens n’ont aucune couverture sociale, pendant que tous les feux sont au rouge dans notre santé publique, notre ministre pourtant médecin, s’installe dans sa bulle, et joue les effets d’annonces en fermant les yeux et en se bouchant les oreilles ! On pourrait en dire des choses sur notre brillantissime ministre du transport qui n’arrête pas de nous épater, du locataire du ministère de l’équipement qui nous torture au quotidien par les trous béants de nos routes et les retards dans la réalisation de ce qui est déjà programmé depuis des générations de gouvernements ! Pour nos novices en politique, chaque décision prise est toujours au mépris de l’avis des citoyens, et cela devient pathétique. Pourtant, tous les experts confirment qu’un dialogue social fécond profite à l’emploi.
Nos éminents sondeurs prophétisent que NIDA récolterait haut la main 37 % des voix aux prochaines municipales, et NAHDHA se contenterait de 27 %. Et ils veulent nous faire avaler ces énormités comme si la cause était entendue ! AH ! Nos citoyens eux ne croient plus, n’écoutent plus, ne votent plus tant le verbe des politiques l’a souvent emporté sur les actes. Nous vivons des divisions au sommet, et des désertions à la base. Pendant que la République recule, notre société s’émiette ! Pendant que les citoyens patriotes œuvrent au développement et à la prospérité de la nation, les politiques eux, cherchent à durer à tout prix, et pour ce faire, ils s’obstinent à exclure leurs adversaires en tournant le dos aux intérêts de la nation !
Nous sommes en cessation de paiement, nous sommes ruinés par les échanges commerciaux avec la Turquie, et il se trouve encore des politiques qui ont le cran de défendre cette situation intenable. Comment avaliser une augmentation des prix d’électricité, alors qu’on nous assomme avec des malversations au sein de la STEG par centaines de milliards ! La télévision nationale nous montre une assemblée vide lors des questions au gouvernement, mais nos députés faisaient le plein pour voter leurs avantages et privilèges, et rejeter la retenue sur salaires proposée en cas d’absences injustifiées ! Pourtant, ce sont bien les citoyens qui ont permis à ces députés d’être là où ils sont ! La démocratie n’a aucune chance de réussir sans une justice forte, à grands moyens et surtout indépendante de tous les partis. Et la prévention des conflits d’intérêts, est la question démocratique majeure ! Oui je sais, et il n’échappera à personne que dire la vérité aujourd’hui, coûte systématiquement l’ignominie de la meute des aigris de service !