Par Zouhair BEN JEMAA
Après le scrutin de 2014 plein de promesses, le traumatisme est plus grave, et a entamé le peu de confiance qui restait chez les citoyens. Les classes populaires ne reconnaissent plus le pouvoir des politiques, et la radicalisation a de beaux jours devant elle ! Au lieu de défendre la compétence, les partis qui savent pourtant que le pays est à la dérive, défendent bec et ongles leurs protégés malgré leurs échecs cuisants dans leurs missions. Le gouvernement qui n’ignore rien du financement de certains partis par de l’argent sale, n’exerce pas son devoir d’appliquer la loi sur ces malversations criminelles et anticonstitutionnelles. On ne sait pas où peuvent aboutir les accommodements entre partis, mais on sait que des relations malsaines sont au plus haut niveau de certains partis !
Quand on sait que 80 % des Tunisiens se soignent dans le secteur public, que ce dernier ne reçoit que 30 % du budget de la CNAM, et que la dite CNAM se ressource des cotisations des citoyens, on comprend pourquoi les hôpitaux sont étranglés, et on peut s’attendre à des fractures profondes qui se traduiront par des inégalités devant l’accès à la santé. Quand on découvre qu’il existe de la corruption dans notre gouvernance de la santé, et que la tutelle ne prend pas les mesures nécessaires pour appliquer la loi et sanctionner les ripoux, on s’attriste de constater qu’on est parti plus loin dans l’absurde, et on s’étrangle de la coupable indulgence !
On peine à voir en quoi les mégaprojets d’ENFIDHA et du nouvel aéroport d’UTIQUE serviraient les intérêts de notre pays en ces moments de disettes budgétaires. On se désole de l’état de délabrement de notre gazette, jadis si performante, et qui brille par ses retards désormais institutionnalisés, et ses contradictions de manquer d’effectifs tout en étant en sureffectif. On se pince pour croire qu’il y a un pilote dans le transport terrestre, ferroviaire, maritime et aérien, et on ne voit qu’absence de réaction, et illustration de l’incompétence jusqu’à la caricature, pourtant les gueulards du parti concerné se déchaînent pour affirmer que le ministre en place est parmi les meilleurs du gouvernement !
Dans le volet de la pollution, nous n’avons que des promesses qui ne sont jamais suivies d’effets, la coupable indulgence du ministère de l’énergie ou de celui de l’environnement n’est plus à démontrer. Et les citoyens doivent encore respirer des gaz toxiques pour longtemps, cohabiter avec les ordures ménagères et les débris de chantier au quotidien, une belle montagne d’hypocrisie ! L’argent de la contrebande continue de remplir des coffres en Tunisie et à l’étranger, et certains partis ont le culot de défendre leurs protégés s’asseyant sur la loi et sur la santé de l’économie du pays. Le plus gros scandale n’est-il pas que nos agriculteurs et nos industriels doivent supporter encore l’importation de Turquie et de Chine des glibettes et autres futilités à coup de milliards mettant à mal notre balance commerciale ? Cherchez les erreurs !
Le dirigeant de Syphax Airlines ne cesse de défier la chronique par l’ampleur de ses casseroles, il s’est fait prendre les doigts dans le pot de confiture, encore un super gâchis. Et si rien ne change dans notre système de gouvernance, ce scandale sera suivi par bien d’autres ! Nos égoïstes ne dévissent pas malgré les menaces qui nous tombent de partout, ras le bol général ! Ainsi, l’indulgence est chez nos partis et nos gouvernants, cela ne va toujours pas mieux, vraiment pas monsieur le Président de la république ! Et votre façade de respectabilité risque encore de se lézarder si vous ne repreniez pas l’initiative en imposant le devoir patriotique à chacun et en soutenant votre chef de gouvernement dans sa lancée d’assainissement de la vie publique ! Il est impératif de nous prémunir de ceux qui veulent nous faire entrer dans le piège grossier d’une opposition entre bons et mauvais Tunisiens, et l’union d’une majorité parlementaire contre la coupable indulgence est possible si vous vous atteliez à la former en convaincant tous les républicains de l’urgence d’agir, la Patrie vous le demande, elle vous l’ordonne monsieur