Un matin ensoleillé qui n’apaise pas ma colère.
La Tunisie se réveille lentement…le moral dans les chaussettes.
C’est que les semaines passées furent rudes.
Les coupures d’eau et d’électricité se sont concurrencées dans une course sans fin.
On a marché au Bardo pour que nous soyons égaux devant l’héritage.
Un fonctionnaire tabasse un agent de la garde nationale : énième symbole du délitement de l’Etat.
Policiers et magistrats se disputent le monopole de l’ordre et de la justice dans un tribunal transformé en ring.
Une sportive de haut niveau pleure toutes les larmes de son corps comme une ultime compétition perdue d’avance devant l’incompétence de sa ministre de tutelle.
Les médecins de demain sont en grève continue devant l’incompréhension d’une bureaucratie frileuse et figée dans ses certitudes.
Le syndicat s’érige en parti politique un pied au pouvoir et l’autre dans l’opposition.
Le patronat siffle la fin de la récréation.
La Banque Centrale s’alarme.
Le Gouvernement fait du sur place.
La très urgente réforme des caisses de sécurité sociale traîne en longueur.
La crise sociale couve.
Ainsi va la Tunisie du Printemps Arabe… la tête lourde et le corps endolori par tant de coups reçus.
Par Hédi CHAKER