Suite à la vidéo partagée sur les réseaux sociaux montrant un nouveau-né opéré du cœur, transporté dans un lit d’hôpital et porté à bout de bras par l’équipe soignante pour descendre les escaliers, nous avons décidé de mener une enquête approfondie sur le sujet. Et nous avons appris ce qui suit. La société « Servitrade » a remporté l’appel d’offre d’un marché public datant de 2014 portant sur l’installation de 3 ascenseurs à l’hôpital d’enfants pour un montant total de 209 milles dinars. Un contrat de maintenance a été également signé portant très précisément sur 12 opérations de contrôle pour un montant 44 mille dinars. Les travaux d’installation des ascenseurs ont subi un retard de plusieurs mois et leur mise en marche a relevé plusieurs défaillances occasionnant des pannes répétées, paralysant le bon fonctionnement de l’hôpital. Face à cette situation, la direction de l’hôpital a essayé, courant 2015, de régler le problème à l’amiable, sans succès. Puis dans une seconde étape, elle a engagé des poursuites judiciaires contre la société « Servitrade » Dans ce cadre, une expertise judiciaire a été diligentée en 2016. Elle a relevé plusieurs insuffisances. Nous avons également appris par des sources bien informées que la Présidence du Gouvernement et plus précisément la Direction Générale de la Commission des Marchés Publics a été dûment informée de cette affaire par un courrier datant de novembre 2017. Nous avons pu contacter un représentant de la société en question. Sa version est tout autre. Il a fermement démenti toute existence de quelconques défaillances dans la mise en oeuvre de ce marché. Et a précisé que la société n’a pas, à ce jour, encaissé la totalité des paiements qui lui sont dûs et, plus surprenant, qu’aucun contrat de maintenance n’a été signé avec la direction de l’hôpital. Voilà les faits. Voilà les versions de chacune des deux parties. Il semble encore une fois que nous sommes face à une affaire classique de bureaucratie et de conflits entre un prestataire de service privé et une structure sanitaire publique, ne tenant pas compte de la réalité du terrain. Entre temps, et depuis 2014, les ascenseurs, nouvellement installés, tombent en panne sur de longues périodes au grand désespoir des patients…pour la plupart des enfants opérés ou hospitalisés pour des pathologies graves.