Les années sont passées et janvier 2011 figure dorénavant sur les livres d’histoire.
Les semaines défilent avec leurs lots de joies, de peines, de surprises, de déceptions… et de malheurs quelquefois. Faites de journées où les mauvaises nouvelles s’entrechoquent.
L’une d’elles est particulièrement effrayante… elle nous vient du gouvernorat de Kasserine, de Sbiba plus précisément.
Une bande armées a semé la terreur en toute impunité dans l’un des berceaux de la révolution. Cette même révolution qui était sensée amener la dignité ! Ces bandits ont pillé une banque armes de guerre au poing ! Abattu froidement un homme au nom de je ne sais quel règlement de compte ! Avant de repartir tranquillement à bord d’une camionnette volée !
Il y a des jours comme ça… où le dégoût et l’horreur s’installent dans notre quotidien.
Mais il y a encore pire que ça… Au fur et à mesure que ces journées passent, un malaise s’installe… un malaise fait d’indifférence et de fatalisme, d’égoïsme et de lâcheté.
Un malaise qui nous fait détourner les yeux devant l’inacceptable, un malaise qui nous fait accepter notre présent sans penser à notre avenir, un malaise qui nous empêche de nous révolter devant l’inhumain.
Oui nous sommes arrivés à banaliser le terrorisme et ses horreurs, l’intolérance et ses crimes, les trafics en tout genre et l’argent sale qu’ils génèrent…
Prenons garde, nous sommes en train de nous installer dans un confort dangereux et illusoire. Prenons garde, nous sommes en train de gâcher l’avenir de nos enfants.
Prenons garde, bientôt il sera trop tard pour se réveiller.