Le but des prochaines élections ne doit surtout pas être de désigner des représentants du peuple, mais de donner une majorité qui pourra gouverner la Tunisie, encore faut-il que cette majorité ait un programme structuré ! La croissance que les politiques ne cessent de promettre, ne viendra jamais du ciel, mais bel et bien de nos propres forces déployées dans le travail, et le sacrifice. Or, notre époque brille par la décadence du débat politique, l’insuffisance de ceux qui la font, et de la déchéance de nos médias. Nous sommes les champions du monde dans la création des partis, mais dans l’absence totale de la fidélité à la Patrie. Ces partis se disputent le record des mensonges dans les promesses, sans jamais avoir proposé la moindre stratégie cohérente et réaliste pour mener le pays à bon port. Pour arriver au pouvoir, les égoïstes et les extrémistes incompétents sont en train de contracter des alliances contre nature avec les ripoux et les sans foi ni loi. Ces opportunistes à deux sous ne se rendent pas compte de la claque électorale qui les attend au tournant !
Depuis huit années, notre système de santé s’est décousu au profit des lobbies qui ont plombé le secteur dans l’immobilisme et la médiocrité. L’instabilité du pouvoir décisionnel a largement contribué à la perte de confiance entre le citoyen-patient et le secteur de la santé, pas moins de sept ministres ont défilé en huit années ! Les compétences ont quitté le pays, dégoûtés qu’ils étaient et qu’ils sont encore par l’absence de communication entre l’administration centrale et le terrain. Nous n’avons toujours pas de vision claire en matière de politique de santé, on navigue à vue, laissant les établissements de santé, en état de faillite, livrés à eux-mêmes sans le moindre soutien, ni le moindre accompagnement. Nos séniors sont humiliés, et notre personnel de santé est en insécurité totale, physique, matérielle et morale !
Notre éducation ne se porte pas mieux, elle a été détruite au bulldozer de la fédération générale de l’enseignement supérieur. Cette fédération qui parle salaire, qui parle retraite, qui parle diminution d’heures de travail, mais qui n’envisage même pas de parler de la tenue vestimentaire des enseignants, de leur niveau citoyen ou de leur qualification intellectuelle et pédagogique. Notre système scolaire est en train de transformer notre pays en un vaste champ de mines social et économique. Nous nous enfonçons dans une inculture méprisante, et les parents d’élèves sont dans l’anxiété totale et le stress permanent quant à l’avenir de leur progéniture. Les élèves et les parents sont pris en otage par des ripoux politisés jusqu’à la moelle, nos écoles sont devenues des champs de ruines livrés à tous les dangers qui guettent les jeunes : drogues, tabagisme, alcoolisme, et toutes les formes de débauche au vu et au su de tous.
Dans ces domaines comme dans d’autres, le dénominateur commun est l’absence de l’Etat, et la non application de la loi dans bien des cas. Nous vivons une époque de rupture et de chocs violents, et nos pantins de politiques n’ont toujours pas pris la mesure de notre vécu et de notre réalité. Le peuple se retrouve tiraillé entre les populistes et les démagogues, qui ne se gênent point de parler en son nom. Notre situation ressemble à une cocotte dont on a bloqué la soupape, et une revanche citoyenne est pour l’heure, le mince espoir d’échapper au pire. Ce qui est certain dans les esprits du peuple, c’est que la chambre des représentants ne représente pas du tout ceux qui les ont élus en 2014 pour des promesses bien claires, que le Président de la République n’est plus soutenu par ceux qui l’avaient hissé ci haut, et que le gouvernement actuel n’a toujours pas d’outils de gestion de crises, ni ne fait assez pour venir à bout de la corruption, de la malversation, et de l’avilissement de l’Etat de droit ! Entre les annonces pompeuses des politiques, et la dure réalité des citoyens, il est urgent d’enlever les ficelles et le papier qui enveloppent le paquet qui cache la tromperie du système !