« Mensonges et trahisons… »
Finie la crise sanitaire.
Fini le confinement.
Fini le débat sur les masques, les tests, la chloroquine…
On a tout notre temps pour revenir sur les problèmes du secteur de la santé, de l’éducation, de la culture, du tourisme… On trouvera certainement un petit moment pour parler du chômage, de l’arrêt de la production du phosphate, des entreprises publiques en faillite, du déficit commercial, de l’économie parallèle, de la misère dans plusieurs quartiers, etc…
On y reviendra.
Mais ce qui compte aujourd’hui c’est comment remettre en lumière Rached Ghanouchi. Voilà à quoi travaille Ennahdha avec l’aide de Qalb Tounes.
Le premier veut retrouver cette place tant convoitée, celle d’être l’homme fort du pays, place pour laquelle il est prêt à tout. Le second veut rentrer au gouvernement, coûte que coûte.
Entre temps le PDL veut classer Les Frères Musulmans comme organisation terroriste, travaillant sur un volet qui lui permet juste de gagner du temps et quelques points dans les sondages.
Le parti El Karama veut changer l’histoire, peut-être aussi la géographie, voire le cours de la vie en présentant des motions sur des questions qui sont de l’apanage du Président de la République qui est le chef de la diplomatie tunisienne, en ignorant les 800.000 tunisiens qui vivent en France et en occultant les relations économiques entre nos deux pays.
Les insultes fusent ça et là : violence verbale extrême au Parlement au grand dam du peuple tunisien qui assiste à chaque fois à un spectacle désolant voire affligeant payé par ses propres deniers.
Aujourd’hui Ennahdha veut faire éjecter le parti Echâab du gouvernement parce que ses députés ont voté contre le président du parti islamiste dont les agissements, dans le cadre de ce qui est faussement appelé diplomatie parlementaire, sont contre les intérêts de la Tunisie. Ennahdha considère cela comme une trahison. De son côté, Echâab se veut un parti libre d’émettre ses positions, ses choix, ses avis. Son entrée au gouvernement de Elyes Fakhfakh ne s’est pas faite contre le délaissement de son identité politique, qu’on soit pour ou contre d’ailleurs.
Difficile de travailler dans ces conditions, difficile d’avancer, difficile de construire, difficile de faire bouger les choses et d’améliorer le quotidien des Tunisiens quand des partis historiquement opposés se retrouvent au sein d’une coalition gouvernementale sans un programme clair qui puisse les réunir.
Depuis 10 ans, nous vivons dans un opportunisme généralisé et qui s’accélère à l’approche du Congrès d’Ennahdha dont l’issue est encore incertaine mais dont l’influence négative sur la gestion du pays n’est pas à démontrer.
D’un autre côté, Qalb Tounes veut se retrouver au gouvernement par tous les moyens et quel qu’en soit le prix. Infidèles en toute bonne conscience à leurs électeurs et à leurs principes.
La machine est coincée depuis un bon moment. Tout le monde ment à tout le monde pour arriver à des fins qui- sous le masque de l’intérêt national- ne sont que des intérêts purement personnels. Tout semble fait de bric et de broc.
Certes il y a des décisions prises ici et là, des mini avancées, des petites mesures mais ce n’est pas cela qui va sortir la Tunisie de son marasme. Les jours qui viennent vont être très durs. Les gens ne semblent pas en être assez conscients.
Triste sort pour un pays qui a pourtant tout pour être heureux!