samedi 23 novembre 2024
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A quand le réveil, à quand la délivrance

Par Zouhair BEN JEMAA

Un sentiment mêlé de dégoût et de frustration ressenti par un grand nombre de Tunisiens devant les crétins qui détricotent nos institutions et bafouent nos valeurs, devant ces gouvernants qui prétendent faire le bonheur du peuple sans le peuple. Nous vivons un degré de violence jamais égalé, et beaucoup se plaisent à jouer le pourrissement, en attendant au tournant pour tirer quelques profits. Les responsabilités sont à tous les niveaux : les candidats ripoux qui se sont emparés du pouvoir en usant et abusant des malversations de tout genre, les citoyens qui ont déserté les bureaux de vote par manque de civisme, d’autres qui, lors du vote, ont fait le mauvais choix par manque de visibilité, le système électoral fait par des vicieux qui voulaient dès le départ noyer le poisson en imposant l’élection d’une liste et non d’un individu et à un seul tour, le Destour qui n’a jamais tenu compte du niveau intellectuel et civique des Tunisiens, ni de notre pauvreté criarde !

Voici quelques exemples du socle de l’après 2011sur lequel une bande d’individus cédant à des pulsions diverses ont pris le pouvoir et essaient de ne plus le lâcher, c’est voué à l’échec, ça amènera à un toboggan vers l’effondrement des institutions de l’Etat et la gabegie à tous les niveaux !

Le dégoût et la frustration découlent directement du comportement indigne et cupide de nos gouvernants. Tous sans exception vivent dans leurs bulles, sans la moindre communication avec le bon peuple qui, lui- même, est divisé en plusieurs fronts chacun ses intérêts et ses priorités.

La culture du travail est totalement absente, le gouvernement se bat sur tous les fronts pour obtenir des crédits, encore des crédits, toujours des crédits sans jamais faire l’effort pour trouver les ressources dans nos sols, dans notre industrie, dans notre agriculture, dans notre tourisme et chez nos génies dans tous les domaines. Le gouvernement a encore le cran de demander aux citoyens, déjà saignés dans leurs veines, du sacrifice, des dons et des contributions, sans jamais essayer de faire payer les corrompus ou de récupérer les dettes de l’Etat chez ses gros créanciers ! Jusqu’à quand allons-nous réchauffer des plats souvent variés, jusqu’à quand allons-nous continuer à se couvrir la face et pratiquer la politique de l’autruche ? Comment pouvons-nous avoir le moindre espoir avec les mêmes politiques, les mêmes hypocrites, les mêmes incompétents, et les mêmes corrompus ? Le mécontentement a commencé à se manifester dans plusieurs régions et plusieurs quartiers de la capitale, le réveil citoyen pointe à l’horizon !

La Covid.19 est venu plomber ce qui restait encore du tissu économique, et depuis plus d’un an, le gouvernement n’a pas arrêté de palabrer, de promettre, de faire des déclarations souvent vides de tout bon sens. L’OMS comme la quasi-totalité des états, avaient compris dès le début de la pandémie, que le seul moyen de protéger leurs populations était de vacciner le plus vite et le plus possible. Nos gouvernants ont alors commencé à nous mener en bateau, à attendre des aides qu’ils savaient limitées, mais à aucun moment ils n’ont passé des commandes fermes en payant cash comme tous les pays du monde. Et nous, plus que tout autre pays, avec notre spécificité d’indisciplinés et d’inconscients, nous aurions dû prioriser la vaccination. La réalité est simplement amère jusqu’à soif : 360 000 citoyens ont eu leurs deux doses, le reste n’est que littérature, et palabres. On nous avait affirmé qu’au 30 Juin, notre objectif était d’atteindre trois millions de vaccinés, six millions à la fin de l’année, nous en sommes si loin !

Imaginez maintenant notre situation si nous avions uni nos efforts à tous les niveaux de l’Etat pour aller chercher ces vaccins si vitaux ! Nos hôtels auraient été pleins à cette époque de l’année et nos recettes en devises nous auraient permis de nous endetter moins. Nos exportations auraient été plus importantes, notre activité économique aurait été plus dense, et donc nos ressources auraient été bien plus conséquentes. Quitte à faire payer les vaccins à ceux qui avaient les moyens, et imposer gratuitement aux nécessiteux. A ce jour, nous n’avons même pas été foutus de protéger les personnes âgées et surtout les malades chroniques. Qui va arrêter ces incompétents et ces irresponsables qui déstructurent notre Etat ? Qui va questionner les responsables de ces massacres, et qui va les juger ? Qui va enfin garantir l’indépendance de la justice, qui est l’un des fondements majeurs d’un ordre civilisé ?

Nous ne pourrons pas esquiver le débat sur l’incapacité des gouvernants qui se sont suivis sans lever le couvercle de la justice, de la corruption, de la Mafia qui a mis la main sur certains médias, du terrorisme d’Etat, etc. Il faut vite fouiner dans les comptes de ces associations qui ont servi de paravents aux élections truquées et au terrorisme dévastateur. Sans tambour ni trompette, il faut avoir le courage politique de passer à l’acte et de réaliser les réformes qui s’imposent ! Une société se délite si la justice sociale et morale n’est pas au cœur de son projet, or avec ceux qui nous gouvernent depuis plus de dix ans, c’est encore l’histoire qui bégaie ! Nous vivons une crise de croissance, une crise d’identité, une crise de confiance, nous sommes collectivement prisonniers du court terme, alors que cela change, que cela saute, basta, ras-le-bol !

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