jeudi 21 novembre 2024
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Mon édito… par Myriam Belkadhi : “Le risque est beau”disait Platon.

Une crise peut parfois être bénéfique. Elle peut être carrément efficace. Mais chaque crise doit s’arrêter un jour. Chaque problème doit forcément être résolu. Trouver le moyen, chercher la meilleure façon, à moindre coût ou à moindre frais. L’essentiel est qu’une crise ne doit jamais perdurer. Cela s’applique au corps humain ou social, au couple, à l’entreprise,…en fait à tous les domaines et notamment au domaine politique. Parce qu’une crise politique sans issue paralyse tout un pays. Déjà, arriver au stade de la crise traduit un échec en amont. C’est à dire qu’on n’a pas réussi à l’éviter. Ou alors que cette crise était sciemment voulue comme seul moyen pour faire une purge et préparer une nouvelle phase de croissance ( ceci s’applique en économie particulièrement, comme l’expliquait l’économiste russe Kondratiev ).

Marc Bloch écrivait: “Après tout, se tromper au départ, il est peu de grands capitaines qui ne s’y soient laissé quelque fois entraîner; la tragédie commence quand les chefs ne savent pas réparer”. Aujourd’hui le pays est dans une situation de blocage total: pas de gouvernement, pas de parlement, pas de programme, pas de feuille de route, pas de loi de finances, pas de vision claire. On comprend que le président ait du mal à trouver la personne idoine qu’il nommera premier ministre. Il semble encore mortifié par ses précédents choix. Et la crainte de commettre une autre erreur lui sera fatale. Mais dans chaque choix il y a une prise de risque. Ceci s’applique non seulement au choix des personnes mais aussi à la solution décidée pour sortir du blocage institutionnel. Les constitutionnalistes dont fait partie le président ont présenté diverses lectures et moyens pour sortir de cette situation tout en respectant un tant soit peu la constitution. A un moment donné, il faudra trancher. Décider et agir.

Pendant que nos voisins signent des contrats dépassant les milliards de dollars et assurant l’emploi à des centaines de milliers de chômeurs, pendant que nos partenaires financiers attendent que la Tunisie présente son programme, pendant que nos pays concurrents gagnent des marchés, ici nous attendons. Et cette situation d’attentisme devient insoutenable. Le mieux étant l’ennemi du bien, il faut très vite aller vers la moins mauvaise des solutions ce qui permettra de dépasser certaines erreurs commises, et certaines mauvaises décisions. Une équipe d’amateurs en football peut gagner quelques matches, voire gagner la coupe mais elle ne pourra jamais concourir pour le championnat et concurrencer les meilleurs. C’est ainsi. A moins de vouloir changer toutes les règles, là il faudra en parler ouvertement, publiquement et sincèrement. Et voir quel est le degré d’adhésion.

Ce qui est certain c’est qu’il y a quasi unanimité à dire que le spectacle désolant qui s’offrait à nous à la Kasba et au Bardo devait s’arrêter. Si on était dans un théâtre, les spectateurs auraient envoyé des tomates ou des œufs à la figure des mauvais acteurs et de leur piètre représentation. Ou bien boycotter le spectacle. Aujourd’hui on en est là. On a applaudi l’arrêt de la mascarade du gouvernement et du parlement en espérant construire quelque chose de nouveau selon des normes et des règles bien précises avec de bons acteurs, de vrais acteurs. Reste le scénario et la réalisation.

« Dans la vie il n’y a pas de solution. Il y a des forces en marche : il faut les créer et les solutions suivent. » Antoine de Saint Exupery.

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